
1. La trahison de Judas et la dernière exhortation d'amour de Jésus
Dans l'évangile de Jean 13,20‑30, nous découvrons de manière saisissante la scène où Judas, l'un des disciples, trahit Jésus, notamment par ces mots : « Il prit alors le morceau et sortit aussitôt. Il faisait nuit. » (v.30). Cet épisode se déroule lors du dernier repas que Jésus partage avec ses disciples. Au cœur de cette scène, d'un côté, nous voyons l'exhortation empreinte d'amour que Jésus offre jusqu'au bout, et de l'autre, le refus implacable de Judas. Le pasteur David Jang souligne à partir de ce texte que l'amour du Seigneur ne force jamais la décision ni la repentance humaines. « Dieu ne peut pas nous contraindre à revenir à Lui », explique-t-il, mettant en lumière ce fondement : l'amour repose sur la liberté et non sur la coercition. L'exemple de Judas démontre ainsi combien, face à ce « don de liberté », la réponse humaine peut s'avérer tragique.
Lorsque Jésus tend à Judas un morceau de pain, ce geste n'est pas un simple détail de table. Dans la culture de la Palestine de l'époque, rompre du pain et l'offrir directement à quelqu'un exprimait une affection et un respect profonds. Jésus désirait ainsi étreindre Judas jusqu'au bout, le faire asseoir tout près et lui livrer son cœur. Dans ce même contexte a lieu aussi l'épisode du lavement des pieds des disciples. Jusque-là, tout ce que fait Jésus déborde de service et d'exhortation remplis d'amour. Les disciples, émus, sans doute repensaient à leur conception du Messie. Pourtant, au milieu d'eux, Judas n'accueille pas pleinement cet amour. Déjà, une graine de trahison grandissait dans son cœur.
Le pasteur David Jang souligne alors que « c'est précisément le disciple gardé au plus près de Jésus qui l'a trahi ». Judas était chargé de la bourse commune. Dans la communauté juive de l'époque, et davantage encore dans un cercle qui reconnaît en Jésus le Messie, tenir les finances suppose une confiance solide et une maturité spirituelle. L'argent peut être une source de tentations et susciter maints conflits ; on le confie donc plutôt à une personne d'une fiabilité à toute épreuve. Or, Jésus a confié cette responsabilité à Judas, preuve qu'Il le tenait en très haute estime. Selon le pasteur David Jang, « le Seigneur a cru en Judas jusqu'à la fin », et cette confiance n'était ni un leurre ni une contrainte, mais relevait de la « prédestination d'amour » de Dieu. Malgré tout, Judas, poussé par des désirs mondains et une vue déformée, n'a pas accepté l'exhortation du Seigneur.
L'épisode de la femme qui casse le vase de parfum précieux dévoile de manière décisive l'attitude de Judas. Quand cette femme verse sur Jésus un parfum très coûteux, Judas s'indigne, estimant qu'il eût été préférable de vendre ce parfum pour aider les pauvres. En soi, vouloir secourir les démunis n'est pas répréhensible. Toutefois, ce qui fait problème, c'est que Judas ne perçoit pas la pureté de l'amour, ni ne discerne que la véritable piété se trouve dans un don de soi total à Jésus. Vue du monde, la voie de Jésus peut sembler folie ou gaspillage. Elle est pourtant, dans son essence, chemin d'amour, de croix et de salut par le sacrifice. Judas, quant à lui, ne l'a pas compris - ou n'a pas voulu le comprendre. Pour le pasteur David Jang, c'est là que « se révèle en Judas un péché plus pernicieux que celui du serpent ».
Le récit de Jean 13 atteint son apogée pendant le dernier repas. Jésus déclare : « En vérité, en vérité, je vous le dis : l'un de vous me trahira. » Bouleversés, les disciples se regardent, se demandant de qui Il parle. Cependant, Jésus ne nomme pas immédiatement Judas. Il dit : « C'est celui à qui je donnerai le morceau que je vais tremper », puis il le tend à Judas. Ce geste désigne clairement le traître, tout en lui offrant une ultime marque d'amour. Tremper un morceau et le donner à quelqu'un signifiait une grande intimité ; c'était aussi un avertissement : « Je sais ce que tu prépares. Mais je t'appelle encore à revenir, à travers ce morceau. » Pourtant, Judas repousse cet ultime appel et sort aussitôt.
Jean ajoute : « Après avoir reçu le morceau de pain, Judas sortit aussitôt ; il faisait nuit. » Ce mot « nuit » ne décrit pas seulement un moment de la journée, mais symbolise aussi l'état spirituel de Judas, et l'obscurité du monde environnant. La nuit représente les ténèbres, la dissimulation, le péché et la chute, et c'est en même temps le tournant où Jésus chemine désormais seul. C'est l'heure où l'amour ne rencontre plus d'écho, où la trahison s'accomplit, où les ténèbres spirituelles s'incarnent. Le pasteur David Jang souligne combien ce « nuit » indique aussi l'obscurité où s'enfonce toute âme qui se détourne de Dieu. En d'autres termes, si nous rejetons l'amour du Seigneur et refusons de nous repentir, nous pouvons nous aussi basculer dans ces ténèbres.
Les disciples, en voyant Judas sortir, n'ont pas la moindre idée de ce qui se passe réellement. Certains supposent qu'il est parti acheter ce qui est nécessaire pour la fête, d'autres qu'il est peut-être allé secourir les pauvres. Ils ne mesurent pas le drame qui se joue dans le cœur de Judas. De même, dans la communauté de foi, même lorsqu'on est très proches, il arrive que nous ne percevions pas l'état spirituel véritable de quelqu'un. Le pasteur David Jang exhorte alors à « demeurer vigilants dans la prière et attentifs les uns aux autres, partageant une réelle communion sous la grâce ». Même dans une communauté d'amour, lorsque l'on se montre spirituellement ignorant ou indifférent, le danger ne se voit pas et grandit en sous-main.
Alors, d'où vient la trahison de Judas ? L'épisode du vase de parfum montre qu'il s'était déjà laissé happer par la logique du monde. Il ne voyait pas clairement ou ne voulait pas voir la voie de Jésus. Bien qu'il ait entendu la Parole et reçu les exhortations, il en faisait un calcul à l'aune de ses désirs et de ses préjugés. Par conséquent, l'amour et la consécration lui apparaissaient comme un « gaspillage ». Il a vraisemblablement constaté aussi que le Royaume de Dieu dont Jésus parlait n'avait rien à voir avec la libération politique ou la gloire terrestre qu'il avait pu espérer. L'humilité, l'accueil des pécheurs et des pauvres, et surtout la perspective de la croix contrastaient trop avec l'idéal révolutionnaire que Judas nourrissait.
Judas rejette jusqu'à la fin l'amour du Seigneur. En recevant le morceau de pain et en quittant aussitôt la pièce, il rend son choix irréversible. L'amour ne force pas. Le pasteur David Jang désigne cela comme « la souffrance de Dieu ». Le Dieu tout-puissant, qui a pourtant donné à l'homme le libre arbitre, le voit s'engager de lui-même dans le péché sans user de Sa puissance pour l'en détourner. Même si l'amour de Dieu est infini, celui qui le rejette obstinément finit par être englouti dans les ténèbres. Et ce passage de Jean 13 nous montre précisément la dureté du cœur de Judas, repoussant la main que Jésus lui tend même au seuil de la nuit.
Nous ne devons pas réduire Judas à un « traître hors pair, isolé du commun ». Dans son visage pourrait se refléter l'ombre nichée au fond de nous. Malgré de longues années passées à l'Église, à écouter la Parole, à servir et à œuvrer, il se peut qu'en quelque recoin de notre cœur, nous jugions l'œuvre du Seigneur avec les critères du monde. Plutôt que de reconnaître nos limites et de nous repentir devant Dieu, nous pouvons nous enfermer dans une attitude critique et cynique, dénigrant l'amour de Dieu sous prétexte d'efficacité ou de réalisme. De plus, plus notre responsabilité est grande - qu'il s'agisse de ministère, de gestion ou de leadership -, plus nous devons rester humbles et prudents quant à notre propre faiblesse. Comme Judas, chargé de la bourse et pourtant tombé dans la dérive, personne n'est à l'abri d'une chute.
La trahison de Judas n'est pas seulement un événement historique ; elle constitue aussi un sérieux avertissement pour nous. Même si la Parole de Jésus est proclamée et que l'appel à la repentance est sans cesse répété, il reste possible de tout ignorer et de s'y refuser. Dieu aime jusqu'au bout, mais Il n'empêche pas la personne qui choisit envers et contre tout les ténèbres. Le pasteur David Jang nous prévient : « Soyons toujours sur nos gardes et tournons-nous vers le Seigneur. » Le moment où nous recevons la Parole, c'est à l'image de Judas recevant le morceau de pain. Ce peut être pour nous une occasion de vie si nous nous repentons, mais si nous restons fermés, c'est un jugement qui nous guette. Ainsi, la scène du dernier repas en Jean 13 est à la fois l'accomplissement ultime de l'amour de Dieu et la manifestation la plus extrême de la trahison humaine. Entre ces deux pôles demeure la possibilité du retour.
Parmi les disciples, Pierre lui aussi a renié Jésus, mais il s'est repenti et est revenu. Judas, lui, ne l'a pas fait. Le reniement de Pierre procédait d'une peur et d'une faiblesse, mais il conservait malgré tout l'amour pour le Seigneur au plus profond de lui, si bien qu'il a pu pleurer amèrement et être relevé. Tandis que Judas, mû par l'ambition et le désir, avait déjà médité et planifié sa trahison. Il n'a pas cherché la repentance, et sa destinée a été l'auto-destruction. Ainsi se révèle l'horreur du péché lorsqu'il prend racine dans le cœur de l'homme, et c'est une tragédie possible pour chacun de nous.
Le comportement des disciples pendant le repas, qui ne détectent pas la gravité de la situation jusqu'au départ de Judas, montre à quel point la vigilance spirituelle dans la communauté est cruciale. Le pasteur David Jang explique que si les disciples avaient mieux saisi les signes et interrogé Judas, l'encourageant à se repentir, les choses auraient peut-être pu tourner différemment. Malheureusement, ils n'ont rien vu venir. C'est parfois pareil aujourd'hui : nous passons à côté de frères ou de sœurs s'embourbant dans un péché ou un désespoir grandissant, et quand nous nous en rendons compte, il est trop tard. Sans vigilance ni prière, sans communion sincère, le péché peut se développer en douce, avec des conséquences graves pour tous.
Par ailleurs, le fait que personne ne soupçonne Judas montre à quel point il était digne de confiance dans le groupe. On lui avait confié la gestion de la bourse, un signe de respect et d'estime. Mais cela nous rappelle que ni la fonction ni la notoriété ne protègent du péché. Au contraire, plus le statut est élevé, plus les tentations peuvent être fortes, et plus la chute peut être lourde de conséquences. Le pasteur David Jang insiste sur la nécessité, pour ceux qui occupent des positions de responsabilité dans l'Église, de cultiver l'humilité, car il est facile de masquer ses failles derrière le prestige de la charge. Au fond, cette scène où Judas sort pour de bon du cercle d'amour et de confiance illustre un drame qui peut se reproduire.
Le « lieu de la Parole » est aussi celui où le pain nous est offert, et où nous avons la possibilité de changer de direction. D'après le pasteur David Jang, « au moment où Judas a reçu le morceau de pain, il lui restait encore une chance de se repentir ». L'amour de Jésus s'y trouvait en condensé. S'il l'avait accueilli et décidé de revenir, l'histoire aurait pu être différente. C'est le mystère de la grâce et de la conversion : même plongé dans l'abîme du péché, si l'homme entrouvre son cœur à l'amour du Seigneur, tout peut basculer en salut. Mais Judas a refusé ce miracle. Tout juste après avoir reçu le morceau, il est parti, et « il faisait nuit ».
Ainsi, nous est révélé ce qui advient lorsqu'une personne demeure dans le péché sans se repentir : la destruction spirituelle. Judas, après sa trahison, est envahi de remords et finit par se suicider. S'il était revenu à Jésus, il aurait pu, comme Pierre, recevoir le pardon et la réhabilitation. Mais il ne l'a pas voulu. Pierre et Judas ont tous deux renié et trahi Jésus, mais l'un, brisé et repentant, est redevenu un roc, tandis que l'autre a conclu son histoire dans l'obscurité et le désespoir. Cela montre à quel point la clé ultime n'est pas la gravité du péché, mais la dureté qui empêche de se repentir.
Le pasteur David Jang relève dans ce passage la « souffrance de Dieu face au pécheur qui ne revient pas ». Le Dieu tout-puissant aurait pu s'opposer de force aux choix de Judas, mais Il ne l'a pas fait, parce que Son amour respecte la liberté humaine. Voilà la nature du Royaume de Dieu : une seigneurie basée sur l'amour et non la contrainte. Dès lors que l'homme s'obstine dans sa faute, Dieu, dans Sa peine, le laisse s'engager sur la voie des ténèbres, conséquence inéluctable du refus de la lumière.
On voit aussi, dans cet épisode, l'importance que revêt la communion autour de la table. Le dernier repas ne consiste pas en un simple partage alimentaire, mais dans un moment où l'on médite la Parole et où l'on est appelé à veiller les uns sur les autres. Jésus et ses disciples, en célébrant la Pâque, vivent ensemble un temps solennel : Il lave leurs pieds, leur enseigne le service et l'humilité, les exhorte à s'aimer. Il les avertit également de l'imminence d'une trahison. Dans l'Église, nos rassemblements, nos cultes, la sainte cène et la prière communautaire ont la même vocation : rappeler la Parole, discerner ce qui va mal, prier pour que personne ne sombre dans l'ombre, et interpeller celui qui vacille.
Toutefois, la proximité chaleureuse et le réconfort de ces moments peuvent nous endormir. Les disciples, peut-être trop impressionnés par le fait que Jésus leur lave les pieds et partage le pain, n'ont pas prêté attention à la nuit qui commençait à envelopper Judas. Aujourd'hui encore, au sein d'une Église accueillante et fervente, on peut ne pas remarquer le mal-être ou la tentation qui rongent quelqu'un. Si nos partages restent superficiels, l'exhortation mutuelle fait défaut, et la personne finit par s'éloigner sans que personne ne s'en rende compte.
Le pasteur David Jang appelle alors chaque croyant à devenir « le miroir spirituel » de l'autre. Le commandement « Aimez-vous les uns les autres » n'est pas un simple slogan, mais il implique de ne pas ignorer le péché d'un frère ou sa détresse. Au besoin, il faut le ramener, l'exhorter avec amour et lui offrir un espace de repentance. Voilà le véritable amour communautaire. Si cet amour ne se pratique pas, un Judas peut partir dans la nuit sans que personne ne sache pourquoi ni comment, jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
À la suite du départ de Judas, les disciples comprennent peu à peu tout ce qui se trame. Au moment où Jésus dit : « Fais vite ce que tu as à faire », ils ne saisissent pas la portée de ces paroles. Ce n'est qu'après l'arrestation et la condamnation de Jésus que la suite des événements leur apparaît dans sa globalité. C'est ainsi que le péché agit : il germe d'abord dans le secret d'un cœur, puis se concrétise et provoque des conséquences souvent irréversibles. D'où l'urgence de l'identifier très tôt, alors qu'il n'en est qu'à ses prémices, et de promouvoir la repentance.
Néanmoins, le récit de Jean 13 ne débouche pas uniquement sur un sombre fatalisme. Il met en valeur l'amour de Jésus, qui persiste à tendre la main jusqu'à la dernière seconde. Même en sachant ce qui va arriver, Il garde Judas près de Lui, lui lave les pieds, lui tend le morceau de pain. Si Judas s'était repenti à cet instant, peut-être aurait-il connu une restauration similaire à celle de Pierre. C'est la force de l'amour divin. Pour nous non plus, il n'existe jamais de point de non-retour tant que nous sommes disposés à ouvrir notre cœur. Nul ne peut être enfermé à jamais dans l'ombre, car la grâce demeure offerte.
Pour autant, cette possibilité de revenir n'est pas éternellement garantie. Judas, malgré l'offre de Jésus, sort dans la nuit et scelle son choix. L'amour ne procède pas par contrainte, et Jésus ne retient pas Judas contre son gré. Dès lors, ce dernier s'engage vers l'isolement et la destruction. Le pasteur David Jang observe que « la pire forme de châtiment, c'est de laisser un homme errer sans Dieu, dans son propre enfer intérieur ». Au final, Judas est le symbole d'une âme qui meurt deux fois - physiquement et spirituellement - faute d'avoir voulu retourner vers la lumière.
Le cœur du chapitre 13 de Jean n'est donc pas seulement : « Judas a trahi Jésus ». Il met en avant la rencontre entre l'amour inextinguible de Dieu et la dureté du cœur humain, et les conséquences qui en résultent. Ce face-à-face a lieu dans l'espace du culte et de la communion fraternelle, nous rappelant que même l'Église n'est pas un refuge infaillible. On peut avoir accumulé des connaissances bibliques et vécu des expériences de foi intenses, tout en laissant croître en soi le « germe de Judas ». Par ailleurs, l'absence de vigilance et d'authentique sollicitude dans la communauté peut laisser ce germe se développer dans le silence.
Cependant, c'est aussi dans la communauté que Judas aurait pu trouver un ultime recours. L'offre du pain par Jésus, la Parole lue et partagée ensemble, tout cela constituait pour lui une dernière ouverture vers la repentance. Le pasteur David Jang souligne que « la Parole est toujours un lieu de grâce, comme un morceau de pain rompu ». Dans nos cultes et dans chaque participation à la cène, se cache potentiellement une « dernière occasion » ou un « nouveau départ », selon l'état de notre cœur. Or, Judas, en refermant son cœur à cet instant précis, a raté l'occasion de revenir.
Quand Judas sort, « il fait nuit » : plus qu'une simple indication de l'heure, c'est une image de l'obscurité spirituelle et de la séparation d'avec Dieu. Pourtant, Jésus ne l'avait pas exclu de Sa grâce ; c'est Judas qui a choisi de s'enfermer dans les ténèbres. Cette scène nous interpelle : nous aussi, nous recevons la Parole, l'amour de Dieu, maintes preuves de Sa grâce, mais si nous persévérons dans notre endurcissement, nous pourrions finir comme Judas. Toutefois, à l'exemple de Pierre, même après avoir failli, nous pouvons encore pleurer amèrement, confesser nos fautes et revenir à Jésus. Le pasteur David Jang le résume ainsi : « En chacun de nous, il y a un potentiel Pierre et un potentiel Judas. »
C'est la raison pour laquelle nous devons chaque jour prendre soin de la direction de notre cœur. Jésus, par Son amour et Sa Parole, nous appelle sans relâche à la repentance. La communauté, par la prière et le soutien mutuel, nous aide à nous tenir debout. Mais si nous rejetons tout cela et sortons de notre plein gré, nous entrerons dans la nuit. Ne l'oublions pas et demeurons dans un esprit de veille et de prière, soutenant les uns et les autres avec humilité.
L'épisode de la trahison de Judas en Jean 13,20‑30 illustre donc la rencontre entre l'amour de Dieu poussé à son comble et la trahison humaine portée à son paroxysme. Il nous montre également que, malgré la toute-puissance divine, l'homme conserve la liberté de dire non à cette grâce. Et c'est justement dans cette apparente « impuissance de Dieu », née de l'amour, que réside la plus haute expression de Sa miséricorde. Le pasteur David Jang explique qu'« il ne nous reste qu'une seule attitude possible devant cet amour : nous humilier, nous repentir et saisir la main divine ». Sans quoi, comme Judas, nous n'aurons pour dernière compagne que la nuit.
En conclusion, nous sommes exhortés à « rester éveillés, à examiner notre propre cœur et à prendre soin les uns des autres dans la communion et la prière ». Car même au sein d'une communauté d'amour, une trahison demeure possible. Aimer, c'est aussi être attentifs aux signes de chute potentiels chez l'autre, afin de le soutenir et de l'appeler à la repentance. À titre individuel, évitons de jauger la Parole avec un esprit calculateur ou de qualifier de « gaspillage » les actes d'amour. Que notre histoire ne se termine pas sur cette phrase : « Il prit le morceau de pain, et sortit aussitôt. Il faisait nuit. » Puissions-nous au contraire nous emparer de l'amour du Seigneur, nous repentir et demeurer en Lui jusqu'au bout. Tel est, selon le pasteur David Jang, le cœur du message de Jean 13 et l'exhortation que nous transmet le récit tragique de Judas.
2. L'ignorance spirituelle et l'appel à la repentance
Lorsque Judas s'engage sur la voie de la trahison, les disciples ne détectent pas l'ambiance de trahison grandissante. Jésus avait pourtant énoncé clairement : « L'un de vous me trahira. » Les disciples se contentent de s'interroger : « Qui cela peut-il bien être ? » et ne paraissent pas plus troublés. Même quand Jésus trempe un morceau de pain et le tend à Judas, ils ne comprennent pas le sens de ce geste. Et lorsque Judas sort, ils imaginent qu'il est allé faire des achats pour la fête ou donner quelque chose aux pauvres. Ainsi, l'ignorance spirituelle met la communauté en péril. Cela ne concerne pas seulement la communauté primitive des disciples : la même situation peut se produire dans l'Église d'aujourd'hui.
Le pasteur David Jang insiste ici sur la nécessité d'une « vigilance et d'une lucidité spirituelles ». Jésus avait fourni plusieurs indices. Il avait lavé les pieds des disciples pour leur enseigner le service, loué la femme qui avait brisé le vase de parfum pour exprimer la quintessence de l'amour, et juste avant le dernier repas, Il avait annoncé sans ambiguïté : « L'un de vous me livrera. » Pourtant, les disciples, à la fois émus et encore partiellement aveuglés, n'ont pas saisi le sens profond de Ses mots. Quand notre amour se refroidit ou que notre esprit s'alourdit, nous devenons incapables de percevoir un danger spirituel, même s'il est sous nos yeux.
On peut se demander si un éveil plus grand de la part des disciples aurait pu changer le cours des choses pour Judas. Toujours est-il que s'ils avaient mieux compris l'avertissement de Jésus, ils auraient pu être plus attentifs à l'état de Judas et tenter de l'aider à se repentir. C'est ce qui définit une communauté aimante. Aujourd'hui, si nous percevons qu'un frère ou une sœur commence à dévier ou se laisse happer par un désir démesuré, nous avons la responsabilité, non pas de le juger hâtivement, mais de l'approcher, d'écouter et de l'exhorter à revenir sur la bonne voie. Cela compte autant pour le salut de cette personne que pour la santé spirituelle de la communauté toute entière.
Le fait que les disciples n'aient pas du tout suspecté Judas prouve aussi qu'il jouissait d'une grande estime en leur sein. Lui confier la bourse illustre la confiance dont il bénéficiait. Mais la leçon à retenir, c'est que ni la réputation ni la responsabilité ne constituent un rempart sûr contre la chute. Plus on est haut placé, plus la tentation risque de se faire forte, et plus l'on peut entraîner de dommages autour de soi en tombant. Le pasteur David Jang avertit qu'il est essentiel pour les responsables d'Église et les serviteurs d'être conscients de leur faiblesse, car on peut facilement dissimuler derrière un titre ou un ministère des intentions déviantes. Finalement, le départ de Judas n'est pas qu'un simple mouvement physique : c'est une rupture définitive avec l'amour du Seigneur et la confiance de la communauté.
Le « lieu de la Parole » est le lieu même où peut s'opérer la repentance. Ainsi que l'explique le pasteur David Jang, « quand Judas a reçu le morceau de pain, il lui restait un dernier moment pour se repentir ». Dans ce morceau de pain, se trouvait l'amour de Jésus. S'il l'avait saisi en vérité, s'il avait reconnu sa faute et changé de cap, la suite aurait pu être toute autre. Tel est le pouvoir de la grâce : même une personne déjà prise dans les filets du péché peut, d'un battement de cœur, être arrachée à ses ténèbres si elle ouvre sa porte au Seigneur. Or, Judas a refusé cette possibilité. Il a reçu le morceau et s'en est allé dans la nuit.
Ainsi, nous voyons clairement combien persévérer dans le péché sans se repentir mène à la ruine spirituelle. Après avoir trahi Jésus, Judas sombre dans le remords et finit par se ôter la vie. S'il avait choisi de se repentir, il aurait reçu le pardon, à l'instar de Pierre après son reniement. Mais il a préféré affronter seul la culpabilité et la honte, sans faire appel à la miséricorde divine. Il nous est donc montré à quel point le péché, quand il n'est pas contré par la repentance, peut se révéler funeste.
Le pasteur David Jang parle ici de la « souffrance de Dieu », qui voit un pécheur se précipiter dans le vide sans intervenir par la force. Dieu, qui aurait pu empêcher Judas de Le trahir, ne l'a pas fait, parce que l'amour ne peut se conjuguer qu'avec la liberté. Dieu accepte, pour ainsi dire, de « paraître impuissant » devant le choix d'un homme. Tel est le cœur du règne de Dieu : une souveraineté ancrée dans l'amour et non dans la contrainte. Rejeter la repentance, c'est donc se fermer à la lumière et, partant, s'enfoncer dans la nuit où Dieu ne nous retient pas de force.
Nous réalisons aussi l'importance de la communion du repas. Dans l'évangile de Jean, ce repas pascal rappelle l'exode et la libération d'Égypte, tandis que Jésus lave les pieds de Ses disciples pour leur enseigner l'humilité et l'amour, et leur annonce que l'un d'eux va Le trahir. Dans nos Églises, les cultes, la cène, les partages fraternels devraient permettre une vigilance et une exhortation mutuelle, pour détecter les signes d'un péché naissant et prier afin que chacun demeure dans la lumière. Mais le bien-être et l'affection partagés peuvent nous endormir. Les disciples, émerveillés par l'attitude de Jésus, n'ont pas perçu le drame qui se tramait chez Judas. Il en va de même aujourd'hui : au sein d'une Église active et enthousiaste, il se peut qu'on n'entende pas le cri silencieux d'un membre en proie à la tentation. Sans une véritable profondeur dans la communion, le péché peut grandir dans l'ombre.
Le pasteur David Jang en appelle alors à ce que nous soyons « le miroir spirituel » les uns pour les autres, afin que le commandement « Aimez-vous les uns les autres » ne soit pas un simple slogan. Il ne s'agit pas de devenir des juges sévères, mais de demeurer attentifs à la souffrance de l'autre, quitte à le reprendre ou le conseiller avec amour. Ainsi seulement pourrons-nous empêcher qu'un « Judas » ne s'éloigne sous le regard indifférent de tous, pour ne découvrir la vérité que trop tard.
Ce n'est qu'une fois Judas sorti que les disciples comprennent la gravité de la situation. Lorsque Jésus lui dit : « Fais vite ce que tu as à faire », ils n'en saisissent pas tout de suite la portée. Ils ne feront le lien qu'après l'arrestation, le procès et la crucifixion de Jésus. Le péché agit souvent de la même manière : il se développe de façon souterraine, puis éclate, laissant parfois des conséquences irréversibles. D'où la nécessité de le percevoir dès qu'il germe et d'appeler à la repentance.
Néanmoins, le chapitre 13 de l'évangile de Jean ne nous enferme pas dans le désespoir. Il montre un Jésus qui aime jusqu'au bout, offrant à Judas une porte de sortie jusqu'à la dernière minute. Cette insistance de l'amour divin démontre aussi qu'aucun de nous n'est définitivement condamné tant que nous n'avons pas franchi le pas de la nuit. Même le plus grand des pécheurs peut revenir à Dieu s'il accepte de se repentir ; telle est la puissance de la croix et de l'amour de Jésus.
Pour autant, nous ne devons pas supposer que ces occasions se prolongent indéfiniment. Judas disposait de tout ce qu'il fallait pour se convertir : il avait entendu l'enseignement de Jésus, vu Ses miracles, et vécu de près la vie communautaire. Pourtant, au moment critique, lorsque Jésus trempe le pain et le lui tend, il sort dans la nuit. L'amour ne se fait pas par la force, et Jésus le laisse partir. Comme le dit le pasteur David Jang : « Le plus terrible jugement qui puisse frapper l'homme, c'est d'être abandonné à lui-même, éloigné de la présence de Dieu. » C'est ainsi que Judas s'est enfoncé dans la perdition.
Le chapitre 13 de Jean ne se borne pas à la tragédie d'un disciple. Il montre la rencontre entre l'amour illimité de Jésus et la faculté humaine de Le rejeter. Cette confrontation se déroule dans l'espace de la communion fraternelle et du partage de la Parole, rappelant que même la vie d'Église n'est pas un sanctuaire exempt de péché. On peut avoir une connaissance biblique solide ou une expérience religieuse profonde, et néanmoins nourrir dans l'ombre un « cœur de Judas ». Si la vigilance et la compassion font défaut dans la communauté, ce cœur peut se développer en secret.
Pour autant, c'est aussi dans l'Église que Judas aurait pu expérimenter un dernier appel à la repentance. Le pain offert, la Parole proclamée, la fraternité sont des grâces mises à la disposition de chacun. Le pasteur David Jang souligne que « la Parole est en permanence un lieu de grâce », et que chaque écoute, chaque cène peut constituer une « ultime occasion » ou un « nouveau départ ». La différence se joue dans la sincérité de notre cœur. Judas a échoué sur ce point, préférant s'entêter plutôt que de saisir la main de Jésus.
En sortant, il fait nuit - non seulement au sens littéral, mais comme symbole de l'obscurité spirituelle qui l'envahit. Bien que Jésus ne l'ait pas mis à l'écart, Judas opte délibérément pour la nuit. De même, même si nous avons reçu quantité de signes de l'amour de Dieu, nous pouvons nous-mêmes sombrer dans l'obscurité si nous fermons résolument notre cœur. À l'inverse, à l'image de Pierre, il nous est possible de pleurer amèrement nos fautes et de revenir au Seigneur. Le pasteur David Jang le rappelle : « En chaque croyant sommeillent à la fois Judas et Pierre. »
Voilà pourquoi nous devons chaque jour vérifier l'orientation de notre cœur. Jésus nous soutient par Son amour et Sa Parole, et la communauté nous encourage par la prière et la communion fraternelle. Toutefois, si nous rejetons tout cela pour sortir de la présence de Dieu, nous ne trouverons que la nuit. Gardons à l'esprit ce risque et demeurons dans la vigilance, l'humilité et l'entraide mutuelle, afin de ne pas nous égarer.
Finalement, l'épisode de la trahison de Judas dans Jean 13,20‑30 dépeint la culmination de l'amour divin affrontant la trahison humaine à son sommet. Le point clé est que l'amour de Dieu, bien que souverain, peut être refusé par l'homme. Ainsi, plutôt que de jauger le plan divin à l'aune de notre logique, nous sommes invités à nous incliner dans la repentance devant la puissance de cet amour. Le pasteur David Jang parle d'« une faiblesse apparente de Dieu », qui est en fait la marque la plus haute de Son amour : Il préfère attendre notre retour libre plutôt que de nous contraindre.
Dès lors, la question est : « Comment répondons-nous, nous qui recevons constamment la Parole et l'invitation à la repentance ? » Le pasteur David Jang souligne que, chaque fois que nous entendons l'évangile, c'est comme si nous recevions ce morceau de pain. Soit nous l'acceptons pour nous nourrir et changer de voie, soit nous prenons le parti de sortir, nous aussi, laissant la nuit nous envelopper. Puissions-nous ne pas gâcher la grâce qui nous est donnée.
En définitive, ce récit démontre que, si la trahison est possible même dans le cadre le plus sacré, l'amour de Dieu subsiste lui aussi, jusqu'au dernier instant. Tout n'est jamais joué d'avance. Nous pouvons chuter, comme Pierre, et retrouver la miséricorde, ou nous enfoncer, comme Judas, dans l'aveuglement. C'est pourquoi le pasteur David Jang insiste sur l'appel pressant de la Parole : « Aujourd'hui encore, Jésus nous tend le pain. Allons-nous nous tourner vers la lumière ou fuir dans la nuit ? » Que celui qui a des oreilles entende.

















